Le crépuscule des géants, l’ascension du tonnerre
Ils étaient nombreux à rêver du sacre. Certains portaient le poids d’un héritage, d’autres celui d’un avenir incertain. Mais à l’issue d’une campagne de playoffs 2025 historique, c’est l’Oklahoma City Thunder, emmené par un Shai Gilgeous-Alexander au sommet de son art, qui a renversé la hiérarchie pour décrocher le premier titre de son histoire. Retour détaillé sur une post-saison riche en émotions, en blessures tragiques, en révélations… et en tonnerres.
1. Le premier tour : surprises et promesses
Knicks vs Pistons : Detroit fait trembler le Garden
New York pensait avoir un ticket facile pour le deuxième tour. Mais les Pistons, jeunes et intrépides, leur ont offert six matchs d’une rare intensité. Cade Cunningham a confirmé son statut d’étoile montante avec 23 points, 8 passes et 7 rebonds de moyenne. Mais c’est surtout Ausar Thompson qui a fait sensation avec son explosivité et sa défense de fer, limitant Brunson à un pourcentage famélique dans le Game 5.
Les Knicks ont finalement clos la série dans le Game 6 grâce à un tir à trois points clutch de Jalen Brunson à 4,3 secondes de la fin. Le Madison Square Garden exulte, les Pistons s’effondrent avec dignité… mais aussi avec un record peu enviable : dix défaites consécutives à domicile en playoffs.
Pacers vs Bucks : la série du chaos
Sans surprise, Giannis Antetokounmpo a été colossal. Mais les Pacers, portés par un Pascal Siakam étincelant (23,2 points par match) et un Haliburton magistral à la passe (11,8 assists/match), ont su exploiter les failles d’un Milwaukee en manque de constance.
Le Game 5 est une tragédie grecque pour les Bucks : Damian Lillard se blesse (rupture du tendon d’Achille), Gary Trent Jr. fait un match héroïque… avant de perdre le ballon à 10 secondes de la fin. Haliburton conclut d’un lay-up face à Giannis. Indiana remporte la série 4–1, et Giannis termine la série avec… une altercation avec le père d’Haliburton. Tout un symbole.
2. Les finales de conférence : deux générations face à face
Oklahoma City Thunder vs Minnesota Timberwolves
Une série dantesque entre les deux meilleures défenses de la saison. D’un côté, le collectif huilé de Minnesota avec Edwards, Towns et Gobert. De l’autre, l’insouciance contrôlée d’OKC avec SGA, Holmgren et Jalen Williams. Chaque match est un combat. Holmgren brille dans le Game 2 avec 6 contres, tandis qu’Anthony Edwards explose pour 41 points dans le Game 4. La série va en sept matchs. Au Game 7, Gilgeous-Alexander réalise une masterclass avec 36 points et un panier décisif à 18 secondes de la fin. Gobert manque une claquette qui aurait pu égaliser. OKC s’impose, 98-95, et file en Finales NBA
Celtics vs Pacers : la jeunesse se heurte à l’expérience
Indiana a le vent en poupe, mais Boston a une mécanique bien huilée. Tatum et Brown sont injouables, Derrick White réalise des play-offs énormes des deux côtés du terrain. Haliburton se blesse légèrement lors du Game 2 et joue diminué. Myles Turner est étrangement discret. Boston termine la série en cinq matchs avec une autorité déconcertante.
3. Les Finales NBA : la blessure de Haliburton, le sacre du tonnerre
La finale entre le Thunder et les Celtics promettait d’être serrée. Elle l'a été jusqu’à la fin. Boston prend les devants avec deux victoires à domicile. Mais OKC répond à domicile avec un Chet Holmgren monumental dans le Game 4 (28 points, 6 contres). Le Game 5 à Boston est un chef-d’œuvre collectif du Thunder, avec 33 points de SGA.
Game 6, à OKC. Le Thunder mène, mais les Celtics s’accrochent. Tyrese Haliburton se blesse à la cheville droite en fin de troisième quart-temps. Le souffle du public s’arrête. Il revient en serrant les dents, mais perd en mobilité.
Game 7 à Boston. Tout le monde attend Tatum, mais il passe à côté. SGA inscrit 38 points, fait disjoncter Jrue Holiday et scelle la victoire aux lancers. La dernière possession de Boston se termine sur une interception de Lu Dort. Le Thunder est champion NBA pour la première fois de son histoire.
Haliburton, révélé comme l’un des héros malheureux, annonce qu’il souffre d’une entorse de grade 3. Sa saison est terminée.
4. Récompenses de la post-saison
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MVP des Finales : Shai Gilgeous-Alexander
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29,4 points, 6,8 passes, 5,2 rebonds de moyenne
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Clutch, propre, inspirant. Le MVP qu’OKC attendait.
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Meilleur défenseur des playoffs : Lu Dort
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Omniprésent sur les lignes de passe, étouffant sur l’homme. Il a limité Brunson, Brown et Holiday dans les séries successives.
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Meilleure équipe de jeunes : Oklahoma City Thunder
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Age moyen du 5 majeur : 23,6 ans. Aucun joueur de plus de 28 ans. Une dynastie semble en marche.
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Grosse déception : Denver Nuggets
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Éliminés au premier tour par Dallas, Nikola Jokic a semblé éreinté, et Jamal Murray a été trop irrégulier.
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Conclusion : Une passation de pouvoir ?
Ces playoffs 2025 pourraient marquer un tournant dans l’histoire de la NBA. Le Thunder est jeune, talentueux, ambitieux. La NBA n’a peut-être jamais été aussi ouverte. Les Lakers vieillissent, les Warriors aussi. Les Celtics devront se poser des questions.
Mais surtout : Shai Gilgeous-Alexander est maintenant un nom à graver aux côtés des très grands. Et OKC, une franchise longtemps vue comme incomplète, est désormais championne NBA.
L’avenir leur appartient. Le tonnerre gronde, et il n’a pas fini de frapper.