À 31 ans, Valériane Ayayi s’impose comme une figure majeure du basket français. L’ailière internationale vient de remporter le Trophée Alain Gilles 2025, qui distingue chaque année le ou la meilleure joueuse française. Une récompense amplement méritée au regard de sa saison exceptionnelle, marquée par son rôle décisif à l’USK Prague, son club actuel, et son influence grandissante au sein de l’équipe de France.

Une vocation née dans une famille de basketteurs

Née le 29 avril 1994 à Bordeaux, Valériane Ayayi a grandi dans une famille où le basket est une passion partagée. Son frère Joël Ayayi, lui aussi joueur professionnel, a fait ses classes aux États-Unis avant de rejoindre le circuit européen. Très jeune, Valériane s’impose sur les terrains girondins, intègre le Pôle Espoirs, puis le Centre Fédéral — véritable creuset des talents français.
C’est avec Basket Landes qu’elle débute sa carrière professionnelle, avant de multiplier les expériences en France et à l’étranger. Elle s’affirme rapidement comme une joueuse complète, à la fois rigoureuse, inspirée et profondément attachée aux valeurs collectives du sport.

Un profil technique d’une rare polyvalence

Ailière naturelle, Valériane Ayayi incarne l’évolution du poste vers plus de mobilité et de créativité. Capable de jouer aussi bien dos au panier qu’en périphérie, elle combine puissance physique et finesse technique.
Son jeu repose sur trois qualités fondamentales : une excellente lecture du jeu, une gestuelle fluide au tir extérieur et une intensité défensive permanente. Grâce à sa taille (1,84 m) et à sa mobilité, elle s’adapte à toutes les configurations de jeu, apportant un équilibre constant entre attaque et défense.
Sur le plan statistique, elle brille par sa régularité et son efficacité. Lors de l’EuroBasket 2025, elle s’est distinguée avec une moyenne de plus de 13 points par match, tout en contribuant activement au rebond et à la circulation du ballon.

Une saison de référence à Prague

L’année 2025 restera sans doute comme l’une des plus accomplies de sa carrière. Avec l’USK Prague, Valériane Ayayi a remporté l’Euroligue féminine, s’imposant comme l’une des pièces maîtresses de la conquête européenne du club tchèque.
Son rôle clé dans les moments décisifs — notamment lors du Final Six, où elle a tourné à plus de 16 points de moyenne — a impressionné le jury du Trophée Alain Gilles.
Avec 162 points récoltés et 11 premières places sur les bulletins de vote, elle a devancé des noms prestigieux du basket français, confirmant ainsi sa stature internationale et son impact sur la scène européenne.

Le leadership à la française

Au sein de l’équipe de France, Valériane Ayayi est bien plus qu’une simple joueuse : elle est une capitaine de cœur. Depuis le retrait de Sarah Michel-Boury, elle incarne la voix du vestiaire et la référence sur le terrain.
Lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, elle a été l’une des grandes artisanes de la médaille d’argent française. Son influence ne se mesure pas seulement en statistiques, mais dans sa capacité à guider les plus jeunes, à instaurer une culture de la rigueur et du respect.

Cette dimension de leader s’appuie aussi sur son parcours personnel. Mère de famille, elle a su concilier haut niveau et maternité, symbole d’une génération de sportives déterminées à briser les stéréotypes. Son retour à la compétition après sa grossesse a marqué les esprits par son exemplarité et sa force de caractère.

Un modèle pour la nouvelle génération

Au-delà des trophées, Valériane Ayayi représente une inspiration pour toute une génération de jeunes basketteuses.
Son parcours illustre la persévérance, la discipline et la passion, mais aussi une forme de douceur et d’intelligence de jeu qui rappelle que le basket féminin est avant tout une affaire d’élégance et de détermination.
Elle incarne la réussite du sport féminin français, dans ce qu’il a de plus exigeant et de plus inspirant.

Avec cette distinction, Valériane Ayayi entre un peu plus dans la légende du basket français. Elle succède à Gabby Williams et rejoint un cercle restreint de joueuses ayant marqué leur époque par leur talent et leur constance.
Pour beaucoup, cette récompense n’est pas seulement la consécration d’une saison, mais celle d’une carrière exemplaire — une carrière guidée par l’amour du jeu, le goût de l’effort et la fierté de porter haut les couleurs du basket français.